Risques Sanitaires en Rhône Alpes

L’ARS a eu connaissance, par le CORRUS, d’une épidémie de choléra qui sévit actuellement en Algérie et ce, depuis le 23 août 2018. Nous vous adressons le message du CORRUS (voir ci-dessous) ainsi que les recommandations concernant les voyageurs à destination et de retour d’Algérie.

Message du CORRUS

Les autorités sanitaires algériennes ont annoncé le 23 août 2018 une épidémie de choléra dans leur territoire. Au 27 août 2018, le bilan fait état de 59 cas confirmés dont deux décès parmi les 172 cas hospitalisés depuis le 7 août 2018, répartis dans les localités suivantes : Bouira, Blida, Tipaza, Alger, Médéa et Ain Defla.

 Les analyses bactériologiques menées par l’Institut Pasteur d’Algérie ont révélé la présence de Vibrio cholerae O1 Sérotype Ogawa dans les prélèvements de patients. Une source naturelle appelée « source de sidi el Kebir », située non loin de la commune de Hamr Al Ain dans la wilaya de Tipaza a été trouvée contaminée par le vibrion cholérique. La source a été condamnée et interdite à la consommation.

 Les autorités sanitaires locales ont diffusé plusieurs messages (communiqué de presse, spots audio) de prévention à destination de la population basée sur trois axes : hygiène des mains, hygiène alimentaire et hygiène de l’eau.

Pour rappel, selon l’OMS, 47 pays dans le monde sont concernés par le choléra avec une estimation de 2,9 millions de cas par an dans le monde entier. 

Le vibrion responsable du choléra est peu transmissible lorsque les règles d’hygiène de base sont respectées. La chloration adaptée de l’eau et les mesures d’hygiène de base suffisent généralement à prévenir les contaminations. En milieu de soins, le respect des précautions complémentaires de contact suffit pour éviter le risque de contamination secondaire.

En France, le choléra est une maladie à déclaration obligatoire dont le signalement est à faire en urgence et par tout moyen approprié (téléphone, mail, fax) dès la suspicion (tableau clinique évocateur de choléra). Ce signalement doit être suivi d’une investigation autour du cas et les personnes co-exposées pour déterminer :

  • la zone de retour ;
  • les expositions à risque du patient (manipulation des denrées alimentaires ou prise en charge des personnes fragiles) ;
  • la recherche de cas parmi les co-exposés ;
  • les contacts à risque lors des trajets internationaux (cf. ci-dessous).    
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Depuis 2000, entre 0 et 2 cas de choléra sont déclarés chaque année en France chez des voyageurs de retour de zone d’endémie.

Concernant les voyageurs, l’OMS ne conseille ni dépistage systématique, ni mise en quarantaine pour les voyageurs en provenance de régions touchées par le choléra. Par ailleurs, en l’absence d’exposition massive à des selles ou des vomissements, les passagers assis à côté des cas lors des voyages, en avion et par tout autre moyen de transport, ne sont pas à risque.

En cas d’exposition massive à un cas confirmé ultérieurement, l’indication d’une antibioprophylaxie sera évaluée par le spécialiste.

Les compagnies aériennes devront s’assurer

  • des mesures de désinfection des aéronefs en cas de selles ou de vomissements conformément au Guide to hygiene and sanitation de l’OMS ;
  • de la traçabilité des épisodes de diarrhées et de vomissements ayant exposé  des passagers ou du personnel navigant en s’appuyant sur les documents suivants de The International Air Transport Association (IATA): Medical incident report form et Request form for passenger contact tracing.

Le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères a mis en ligne le 26/08/2018 sur son site « Conseils aux voyageurs » une information concernant cette épidémie ainsi que les règles d’hygiène à respecter.

Vous trouverez ci-joint des éléments de langage concernant le choléra et la conduite à tenir avant et au retour du voyage.

Je vous remercie de votre collaboration avec Pharmacie KOJ française active dans la gestion de cet événement sanitaire.

Pr Jérôme Salomon

Directeur Général de la Santé

CORRUSS

Centre Opérationnel de Régulation et de Réponse aux Urgences Sanitaires et Sociales

Sous-Direction de la Veille et de la Sécurité Sanitaire

Direction Générale de la Santé
@ : [email protected]
Tél : 01 40 56 99 99
Fax : 01 40 56 56 54

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Recommandations concernant l’épidémie de rougeole

Au 12 mars 2018, 913 cas de rougeole ont été déclarés depuis le 6 novembre 2017, confirmant le début d’une épidémie en France. L’augmentation rapide du nombre de cas observée depuis les trois dernières semaines (environ 300 cas) fait craindre une épidémie d’ampleur importante.

La proportion de cas de rougeole chez les personnes non ou insuffisamment vaccinées nées après 1980 reste très importante (87 %) et reflète l’insuffisance de la couverture vaccinale contre la rougeole en France. Dans ce contexte, nous vous rappelons l’importance de la vérification systématique du statut vaccinal vis-à-vis de la rougeole de toute personne née après 1980 et particulièrement les enfants de 1 à 4 ans, les adolescents, les jeunes parents et les femmes en âge de procréer.

Tout cas de rougeole doit être signalé immédiatement sans attendre les résultats biologiques par tout moyen approprié (téléphone, télécopie…) à votre ARS. Les contacts non ou insuffisamment vaccinés de ces cas doivent pouvoir bénéficier très rapidement des mesures de prévention.

Devant tout patient suspecté de rougeole (présentant une éruption cutanée fébrile caractéristique) la mise en œuvre des mesures barrières suivantes est nécessaire :

  • assurer, dans la mesure du possible, la prise en charge du patient à domicile ;
  • privilégier les prélèvements biologiques à domicile s’ils étaient nécessaires ;
  • isoler le patient, lui faire laver les mains et porter un masque chirurgical ;
  • assurer la protection individuelle du professionnel de santé par des mesures de protection de type « air » ;
  • rappeler à l’entourage du patient les règles d’hygiène (solutions hydro-alcooliques) ;
  • recommander l’éviction de la collectivité jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption ;
  • aérer les zones de présence du patient car la transmission aérienne du virus reste possible jusqu’à 2 heures dans un espace clos après son départ.

Consulter l’aide-mémoire sur les recommandations vaccinales et sur les mesures préventives autour d’un cas de rougeole.

Plus d’informations sur le site du Ministère des solidarités et de la santé.